En ces temps de crise énergétique, de grandes questions se posent sur l’avenir de notre prospérité, dont nous avons déjà montré comment elle est étroitement dépendante de notre capacité à produire et surtout à consommer de l’énergie. Une grande partie du progrès technique de l’humanité consiste en un progrès dans cette production et cette consommation, parce que sans énergie, rien n’est possible.
Production et consommation de l’énergie
C’est l’origine du mythe de Prométhée dont la mythologie grecque nous apprend que ce titan héroïque a volé le feu aux dieux et l’a offert aux hommes. Faire du feu est bien la première manifestation de production d’énergie, et de la consommation qui s’ensuit : consommation de chaleur pour protéger du froid à une époque de l’âge glaciaire où le froid était le plus grand ennemi des hommes, consommation de lumière pour voir à travers la nuit et le feu tenait à distance les fauves prédateurs. Cette production première en a entraîné d’autres, par exemple la forge des métaux, jusqu’alors réservée au seul dieu Hadès.
Tel est le progrès : il en entraîne toujours un autre, et l’accumulation des inventions dessine une courbe ascendante qui provoque celle de notre confort, et partant, de notre espérance de vie.
Notre histoire a montré que, pour la même quantité d’énergie dégagée par la combustion d’une tonne de bois, 250 kilos de charbon ont suffi quand on est entré dans l’ère industrielle, puis 160 litres de pétrole, et aujourd’hui 8 centigrammes d’uranium : 8 centigrammes contre jadis une tonne de bois, c’est dire comme nous avons progressé. Et parallèlement, nous sommes passés d’une espérance de vie de 35 ans il y a un siècle à 70 ans aujourd’hui : autrement dit, nous avons gagné une vie en 100 ans !
La crise de l’énergie en Europe
C’est en se souvenant de cela qu’il faut mettre en perspective la crise de l’énergie en Europe, particulièrement en ce qui concerne le gaz russe, dont l’Union européenne a décidé de se passer par mesure de rétorsion, des mesures qui se sont retournées contre elle. Or, l’Union européenne est la première consommatrice de gaz, 400 milliards de m3 par an. La France était relativement peu dépendante au gaz russe, à 11% à égalité avec celui des Pays-Bas, son premier fournisseur étant la Norvège avec 40% ; mais l’Allemagne en dépendait pour 55%, ce qui explique pourquoi elle va souffrir de la crise plus que sa voisine et commence déjà à ralentir sa production industrielle, faute d’énergie pour faire tourner ses machines. Devant le désastre, on se prend à se rappeler que le nom de Prométhée signifiait : « le Prévoyant »…
Alors, sommes nous perdus ? Non, car l’homme est suffisamment inventif pour trouver des solutions à ses problèmes.
Bioénergie : les algues comme solution prometteuse
S’agissant de la France, nous pouvons regarder vers de nouvelles technologies, certainement pas le solaire et l’éolien qui, dans l’état actuel de nos compétences, ne sont guère que des miroirs aux alouettes, juste capables de couvrir moins de 5% de nos besoins, mais d’autres énergies comme l’hydrogène, ou encore le méthane produit dans des algues comme les goémons ou les laminaires. La culture d’algues peut produire 120 tonnes par hectare en comptant les mètres de profondeur. Or, la France à elle seule possède un domaine maritime de 11 millions de kilomètres carrés, le plus important avec celui des Etats- Unis. Autrement dit, elle pourrait à elle seule couvrir les besoins européens avec 0,5% de son domaine maritime, sans recourir à l’eau potable et en utilisant les moyens les plus écologiques qui soient, sans parler des carburants verts et bioénergies.
Ainsi, des solutions sont possibles, les plus grands obstacles étant ceux des lobbies de l’énergie, mais là où il y a une volonté, il y a un chemin, parce que l’homme est ainsi fait, tout simplement.
La bioénergie par les algues
Sources :
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