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L’usine expérimentale de Bremerhaven

par Par Yves-Marie Debois Brunet

Une barge innovante entre hydrogène, éolien et capture du CO₂

Dans tous les pays qui n’ont pas de pétrole, mais qui en consomment beaucoup, on voit fleurir des initiatives visant à trouver une alternative à l’or noir. C’est le cas de l’Allemagne, qui est particulièrement bien préparée à cela, car, en dépit du fait qu’elle ait dû repartir à quasiment zéro en 1945 après avoir engendré la science du XXe siècle, elle demeure une championne du monde de la chimie.

À Bremerhaven, sur la mer du Nord, l’Institut de technologie de Karlsruhe, venu cette fois-ci de Bade, un pays frontalier de notre Alsace, a installé une barge flottante équipée de pales et de containers enfermant des machines à l’abri des intempéries. L’ensemble capte le vent marin dont l’énergie est convertie en électricité, jusque-là rien de bien nouveau, mais les machines tirent de l’eau de mer dont, par électrolyse, elles séparent l’hydrogène de l’oxygène.

Là encore, rien de nouveau, nous avons déjà consacré un spot à la locomotion à l’hydrogène sur plusieurs lignes ferroviaires régionales françaises. Mais simultanément, un autre module capture directement du CO₂ dans l’air, celui que l’on respire, qui contient 0,04 % de dioxyde de carbone : le mélange de l’hydrogène et du CO₂ produit un carburant synthétique susceptible de remplacer le pétrole. L’usine expérimentale de Bremerhaven devient ainsi un prototype de transition énergétique.

De la barge au large : vers une production énergétique industrielle en mer

À court terme, l’Allemagne envisage de construire de grandes installations sur le modèle de cette petite barge expérimentale, cette fois-ci en haute mer, là où le vent est plus puissant, où l’éolienne produit 5 mégawatts/heure contre 3,5 à terre. Le site d’Héligoland se prête admirablement à ce projet. On espère y produire aussi bien du kérosène synthétique pour les avions que du méthanol pour l’industrie chimique ou de l’ammoniac pour les cargos.

Adieu donc, le Nordstream qui fournissait du gaz russe bon marché, c’est désormais la mer qui devient un territoire énergétique. On imagine le potentiel de la France, propriétaire du deuxième plus vaste espace maritime du monde, avec 11 millions de km²

 

Les limites face à la puissance du nucléaire

Il n’empêche que cette avancée technologique demeure moins grosse de promesses que d’autres. D’abord, rappelons que le pétrole ne fournit pas seulement du carburant : il est aussi une ressource majeure à notre âge du plastique, omniprésente dans notre vie quotidienne, et les innovations de Karlsruhe, si estimables soient-elles, ne changent rien à cette réalité.

Mais surtout, cette ingéniosité n’est toujours pas capable de concurrencer l’énergie nucléaire, en vertu de l’équation d’Einstein, remontant à 1905 :
E = mc², soit la masse multipliée par le carré de la vitesse de la lumière.
Jusqu’à présent, rien n’est jamais venu rivaliser avec cette équation, et ce sera encore plus vrai quand on réussira non plus seulement la fission nucléaire, dont on connaît les risques, mais la fusion, qui n’est pas entachée par la radioactivité.

C’est ce but que cherchent à atteindre des savants venus du monde entier dans le site de Cadarache en Provence. Certes, la recherche y tâtonne à cause de la difficulté qu’il y a à maintenir une température de millions de degrés dans un espace fermé : de fait, on est capable de fabriquer des bombes H (à hydrogène) mais pas une bombe au ralenti, une réaction maîtrisée, que serait une centrale pratiquant la fusion.

Il n’empêche que le progrès est possible, et celui-là ne paraît pas invraisemblable comme, par exemple, un voyage intergalactique. Dans l’état actuel de notre science, aucun projet n’est en mesure de rendre obsolète ce mode de production d’énergie.

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