La bataille des mégabassines - ISEADD La bataille des mégabassines - ISEADD
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Dans le contexte des manifestations contre la réforme des retraites, l’opinion publique a découvert un nouveau champ de bataille opposant l’extrême-gauche aux forces de l’ordre :  celui des mégabassines. La violence s’est déchaînée, on a trouvé parmi les émeutiers arrêtés deux cents fichés S, des boules de pétanque, les traditionnels cocktails molotov et les pavés, et surtout des bouteilles d’acide destinées à brûler les policiers, du moins autant que possible, vu qu’ils sont lourdement équipés, ce qui en dit long sur l’évolution de la société depuis mai 68.

C’est quoi une méga bassine ?

Elles visent à réguler l’utilisation de l’eau à des fins agricoles ; à en lisser l’usage entre et l’été et l’hiver en la stockant dans de vastes réserves. Pour remplir ces réserves, on prélève de l’eau soit directement dans une rivière, soit dans une nappe phréatique, mais à moins de dix mètres de profondeur, donc quasiment en surface. Cette nappe est appelée « nappe d’accompagnement », car elle ne vise que l’excédent de pluviométrie. C’est pourquoi, par précaution, le pompage de la nappe d’accompagnement n’est effectué que si le niveau de la nappe profonde ou celui de la rivière sont insuffisants. On notera aussi que ces réserves d’eau sont construites dans les plaines, pas dans les vallées, pour ne pas, justement, perturber le cours des rivières.

Quand vient l’été, il n’est donc pas nécessaire de pomper dans les nappes puisque del’eau a déjà été stockée. L’ambition de ce procédé relativement nouveau est de réduire plus de la moitié des captages en été dans toute la France. Les bassins peuvent être immenses, de la taille d’un grand étang, c’est pourquoi leurs détracteurs les appellent les mégabassines, parce que, dans leur culture politique conditionnée en milieu urbain, ils n’ont pas souvent eu l’occasion de voir un étang, mais ils savent ce que c’est qu’une bassine. Celles-là, donc, peuvent stocker jusqu’à 650.000 m3 d’eau, soit à peu près 260 piscines olympiques.

Quel est le problème avec les mégabassines ?

Les opposants à ces mégabassines leur reprochent la dégradation de l’eau au contact prolongé avec la bâche plastique qui assure leur étanchéité, tandis qu’une partie de cette eau s’évapore sous le soleil, ce qui est donc du gaspillage.

Voilà pour l’aspect technique. Mais le corps de la revendication est surtout politique. Persuadés que la sécheresse généralisée s’abattra sur le monde dans peu de temps, ils soupçonnent ces mégabassines d’accaparer l’eau au profit des agriculteurs les plus riches, ceux qui pratiquent une agriculture intensive, comme celle du maïs, destinée à nourrir les animaux plutôt que les hommes.

C’est là que se produit la fameuse convergence des luttes entre les communistes, les écologistes et les végans, car ces derniers jugent que la consommation de viande animale s’apparente à un génocide. Le slogan qui les unit, « No bassaran », est un jeu de mots sur celui de la Pasionaria, une députée espagnole instigatrice de l’assassinat en été 1936 de son adversaire Calvo Sotelo, incident qui déclencha la guerre civile : « No pasaran », ils ne passeront pas. Pour les pasionarias d’aujourd’hui et leurs hommes « déconstruits », comme on dit, c’est un rêve, pour d’autres, c’est un cauchemar, chacun jugera.

Sources :

Mégabassines : pourquoi s’y opposer ?

Le scandale des mégabassines en Vienne

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